RENÉ CHARLES BASTIEN
Patrick PINON 22/04/2024 |
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La revue Mondaine 16 avril 1910
LA REVUE MONDAINE ORANAISE
(page 7)
René Bastien
Nos lecteurs qui lisent avec tant d'intérêt les articles de notre
spirituel rédacter René BASTIEN, apprendront avec un réel plaisir son
nouveau succès au concours littéraire de la «Bonne Chanson», que dirige
Theodore Botrel.
Un prix et une médaille d'argent viennent de lui être décernés.
Le jeune poète et prosateur suit la marche rapide des temps, quant à sa
carrière littéraire, où il moissonne
sans cesse des lauriers. Les prévisions de ses maîtres sont réalisées.
Né à Varennes. en 1884, encore élève il remporte brillamment les prix de
rédaction et de composition
française,
et à 15 ans, fait ses premiers essais littéraires.
En 1903, un sonnet: «Lettres brûlées», publié dans la « Revue Mondaine »
est un véritable joyau poétique.
Attaché à l'« Echo des Sports », il délaisse cette revue pour se
consacrer à la « Revue Mondaine » qui publie de lui un roman: « Au fil des
Heures », lequel fit palpiter bien des cœurs, puis une série de petites
notes d'observations, sous le titre: «Petit Cinématographe», plein de verve,
et un carnet de mariage satirique qui eut un immense succès parmi nos
lecteurs; enfin, une série de poésies, dont une des plus, belles fut dite à
la fête des Conscrits Oranais. «Vertige», «Rêve de Vierge», «J'ai laissé mon
cœur », « Noël des Petits », etc., toutes autant de pages exquises aux vers
finement ciselés.
Sa lutte à coups de plume contre les ridicules mondains, sous le titre
de «Pointes sèches», le place au
rang des critiques; acerbe, mais sans jamais dépasser la note juste, il
se laisse deviner par la clarté de
son style et ses termes choisis, .malgré son pseudonyme de Gosse Rouge.
Enhardi par ses succès croissants à divers concours, notamment en 1906
avec la «Folie de Pierrot », qui
lui vaut un premier prix au concours de la Lice Chansonnière, il compose
l'« Angélus », mis en musique par
M. Roumens. Ce sonnet, édité à Bordeaux, se chante dans tout le midi de
la France.
Nous devons au jeune écrivain, dont le talent s'affirme chaque jour,
toute une série de contes, nouvelles et
critiques théâtrales, car René BASTIEN représente à Paris la « Revue
Mondaine » en même temps qu'une revue théâtrale « Scoenia ».
Grand admirateur de Daniel Lesueur et de Xavier Privas, il dédia
dernièrement à ce maître des chansonniers une page élogieuse que la « Revue
Mondaine » a eu le plaisir flatteur de publier.
Malgré l'extrême modestie de notre ami Bastien nous aimons à rappeler à
tous ceux qui le lisent si fidèlement, sa valeur littéraire dont nous avons
bien un peu le droit d'être fiers avec lui, et nous sommes persuadés d'être
agréable à nos lecteurs en nous faisant leur interprète pour exprimer à
l'occasion leur sincère gratitude pour les heures si pleines de charme dont
ils sont redevables à notre collaborateur, par la lecture de ses écrits
intéressants et toujours variés.
LA REVUE MONDAINE.
Le dramaturge aux trente milles présentations
Si le théâtre d'amateurs occupé actuellement en France, en Belgique, en
Suisse et au Canada une place considérable (et même incroyable, à l'heure où
tant de gens s'obstinent à prédire le « déclin du théâtre.) bien rares sont
ceux qui soupçonnent le nom de celui qui en fut, il y a trente ans, le
véritable pionnier et le premier animateur.
L'heure me semble venue de rendre justice à l'œuvre et à l'action
intelligente et ininterrompue de ce curieux homme qu'est René Bastien,
l'auteur dramatique qui sut pressentir le rôle immense et le développement
du théâtre d'amateurs et s'en fit le propagateur infatigable.
René Bastien présente une singulière particularité : il est sans doute
l'auteur le plus joué en France, puisqu'il totalise, à l'heure actuelle,
plus de trente mille représentations de ses œuvres sur les scènes
d'amateurs. Bien que jamais encore il n'ait eu un de ses ouvrages donné « en
série » par un théâtre régulier. Et pourtant il a quatre-vingts pièces
inscrites à son répertoire, quatre-vingts pièces que se disputent sociétés
et patronages : Ma petite tante chérie, la Fifille à son père, qui en sont à
la seizième édition, l'Ouragan, le Bâillon, le Roi de cœur, Mon petit
tonton, Miss Tempête, la Rançon de l'honneur, Restez aux champs, Ça va mal !
etc., dont plusieurs ont dépassé trois mille représentations.
C'est un cas sans précédent, vous dis-je, et la Société des auteurs et
compositeurs dramatiques l'a bien compris qui n'a pas hésité à admettre, il
y a deux ans, au sociétariat, ce fécond producteur.
L'histoire de René
Bastien est aussi simple que typique : surpris de l'extravagante ineptie des
œuvres jouées jusqu'alors par les troupes d'amateurs, il s'avisa de leur
apporter du nouveau en écrivant à leur intention de vraies pièces, sortant
des sentiers battus, de l'indigence spirituelle et de la naïveté bébête !
Doué d'une activité dévorante, d'une imagination débordante et, ce qui ne gâte rien, d'un don inné du théâtre, il écrivit des œuvres
alertes, fraîches, pimpantes, d'autres émouvantes et poignantes, qui, tenant
compte des nécessités du genre, connurent rapidement un très grand succès.
Le théâtre d'amateurs avait enfin trouvé un auteur qui lui donnait du vrai
théâtre, du théâtre intelligent et propre.
De cet auteur il fit un recordman dont la performance semble difficile à
égaler.
Trente mille représentations !
C'est un chiffre ! et rares sont les dramaturges même parmi les plus grands qui peuvent se vanter d'une pareille diffusion !
René Bastien ne me disait-il pas récemment qu'il allait le dimanche suivant
être joué, le même jour, dans cinquante-sept villes différentes ? N'avais-je
pas raison de prétendre que notre auteur est un curieux homme ?
Mais il l'est encore à un autre point de vue : au lieu de s'enfermer dans sa
tour d'ivoire et d'en garder égoïstement les issues, René Bastien ouvre son
champ d'activité à ses confrères et les entraîne dans la voie qu'il s'est
tracée il y a trente ans.
Mais il l'est encore à un autre point de vue : au lieu de s'enfermer dans sa
tour d'ivoire et d'en garder égoïstement les issues, René Bastien ouvre son
champ d'activité à ses confrères et les entraîne dans la voie qu'il s'est
tracée il y a trente ans.
Après avoir, avec
Théodore Botrel, dirigé la Bonne Chanson, il a fondé le <
Bon répertoire », puis, avec
Patrice Buet, « la Bonne Scène ».Enfin, il
devient, à la Société des auteurs, l'animateur inlassable de l'Association <
les Editions Théâtrales » (L. E. T.) que préside
Miguel Zamacoïs, et du
Journal des Auteurs.
En se consacrant ainsi au service des auteurs et à la défense de leurs
intérêts, René Bastien a vite conquis, au sein de la grande Société de la
rue Ballu, les sympathies les plus vives et il ne serait pas surprenant que
la commission l'appelât quelque jour à siéger dans son sein, pour y
représenter ce théâtre d'amateurs dont il est le champion le plus qualifié.
JOSE
DE BERYS.
René Charles Bastien
Né le 12 mai 1884 à Varennes, Loiret.
Originaire d’une vieille famille Varennoise par sa mère Marie BACHELLIER
dont les grands parents ont été maires de Varennes : Pierre Thomas
BACHELLIER (maire de Varennes 1828-1834) et Nicolas Julien DESFORGES (maire
de Varennes 1834-1848)
Marié le 14 octobre 1908 avec Blanche TISSEYRE (º 29/04/1882 -
Lavelanet) avec qui il a coécrit dans
la Revue Mondaine
Chevalier de la légion d'honneur
27 mai 1952
Décédé 15/11/1960 à Lavelanet, Ariège.
Auteur dramatique
aux 110 pièces de théâtre, trésorier de la société des auteurs
et compositeurs dramatiques depuis 1947
Ecrits et poèmes dans plusieurs revue sous divers pseudonymes:
- Le GOSSE ROUGE, « Mes pointes sèches »
- CHARLES DE VARENNES « Madame est très mal ! » « Ma petite tante Chérie »
Directeur "Le Bon Répertoire"