LA FONTAİNE SAİNT MARTİN
La Source Saint Martin
Cependant, la source qui coulait le plus et en permanence est celle qui est aujourd'hui appelée « la Source Saint Martin »
La plus ancienne trace écrite date de 1646, dans le testament du curé de Varennes Jean du JARDIN. Il y est évoqué un lien fort entre la source et la chapelle Saint Martin de l'église. Ceci laisse à penser que la source a été un véritable lieu de regroupement, de procession, voire de culte. Son nom, la Source Saint Martin, en découlerait donc...
Longtemps restée une propriété privée au seul usage du
voisinage, elle a finalement été cédée à la Commune en 1929.
Peut-être faut-il y voir une preuve supplémentaire de
son intérêt pour les villageois.
Les cartes postales du début du XXème siècle montrent une fontaine sortant de terre au pied d'un chêne en créant un abreuvoir où enfants et animaux pouvaient patauger. A cette même époque, pour des raisons d’hygiène, la municipalité (Docteur GOURAND) décide de canaliser la sortie.
Son eau pure et sans calcaire coule alors en permanence. Ceci a participé à sa renommée. Sans chlore comme l’eau de la ville et surtout gratuite, elle a connu un véritable engouement dans les années 1960/1970. On y venait de Montargis, d’Orléans voire de beaucoup plus loin pour s'approvisionner.L’aménagement de deux écoulements a facilité l'accès et
le remplissage des récipients.
L'habillage s'est voulu décoratif avec des silex et une sculpture de Saint
Martin. Une grande fête populaire fut organisée en juin 1972 pour marquer
l'achèvement des travaux. Elle connut un grand succès. Les photographies
montrent que les champs voisins n'étaient pas clôturés, l’étang privé en
surplomb n'existait pas et la source apparaissait dans un écrin de verdure à
la base d'une pente enherbée, au pied d'un gros chêne.
Ce nouvel aménagement et la publicité de la fête par la presse locale ont décuplé sa notoriété. La source a alors vu des files de personnes faisant la queue pour récupérer le breuvage. On parlait alors de priorité aux Varennois, de quantité limitée...
Des analyses ont finalement montré que la précieuse eau était polluée. Ceci s'explique peut-être par le stockage des ordures de la Commune dans une carrière désaffectée en amont... Il se trouva quelques « inconditionnels » qui affirmaient qu'il s'agissait de rumeurs pour limiter l'affluence. Les usagers ont rapidement disparu.
A ce jour, l’environnement austère a fait que ce lieu est délaissé des habitants. Des réflexions pour son réaménagement sont en cours pour ouvrir une nouvelle page de l'histoire de la Source Saint Martin.
Bulletin Municipal : L’Écho des Loges N°32
Historique de la Source Saint Martin
Elle dépendait de la maison Seigneuriale de Varennes encore appelée la Grand Maison
Au XVIème
siècle, cette terre appartenait à la Famille De DAVID Seigneurs du
Perthuis et de Varennes, Oussoy, le Trembloy demeurant à Conflans et
venant en leur lieu seigneurial à Varennes pour y gérer leurs affaires
locales. (L’on retrouve de nombreux actes signé chez le notaire de Varennes
dès 1582)
En avril 1670 (M Hureau notaire à Montargis 3E 7612) .
Anthoine De DAVID, Seigneur de Varennes, cède le lieu et
la Seigneurie de Varennes à
François Gaston
D’AUTRY Ecuyer, Seigneur
de la Mivoye, de Varennes et de Tremblay, Premier Capitaine du Régiment de
son Altesse Royale Monseigneur le Duc de Savoye, marié le 29 janvier 1674 avec Elisabeth de Menou-Champliveau
ou Champlivault
(St Aignan le Jaillard 45)
Pour la première fois on peut lire facilement:
« Grand étang au bout duquel la FONTAINE SAINT MARTIN »
Les DAUTRY la conservèrent puis leur successeur Victor Antoine AMELOT de CHAILLOU la cède en 1817 et après plusieurs ventes, la famille BÉLAMY dont les descendants habitent toujours à « La montagne » à Varennes devint propriétaire de la source Saint MARTIN par acte du 15 décembre 1818 devant Louis Desforges Notaire à Varennes.
MENTION D’UNE CHAPELLE SAINT MARTIN (acte 3E 495)
Lemaire notaire à Varennes, avril 1646 testament de Jean Du JARDIN
curé de Varennes :
« Premièrement le dit testateur recommande son âme à Dieu son créateur à
la Sainte ………vierge Marie patronne de l’église Notre Dame De Varennes
Je veux et entends le dit testateur qu’après que notre Seigneur aura fait sa
volonté…..que son âme sera séparé de son corps, icelui corps être inhumé en
la Chapelle de Saint Martin en l’église du dit bourg proche le corps
de défunt son frère».
« Je veux le dit testateur donne la somme de cinquante livres pour être
employée à la réparation de …….chapelle de ……..SAINT MARTIN»
Acquisition par la commune
Dans les actes notariés archivés à la Mairie de Varennes l’on retrouve :
1929 : Célina BRETONNEAU (1894 -1981) descendante de Pierre BÉLAMY (1756 -1820) vend à la Commune de Varennes (délibération du 10 février 1929) : la moitié lui appartenant de la parcelle dans laquelle existe la SOURCE SAINT MARTIN.
Fête Champêtre
à la Fontaine
Saint
Martin
Pour marquer l’achèvement des
travaux d'aménagement de la source naturelle d'eau minérale jaillissant non
loin du bourg, la municipalité de Varennes-Changy organisait dimanche
après-midi une charmante fête champêtre.
Un temps orageux mais heureusement ensoleillé permit aux Intermèdes d'être
présentés à un très nombreux public.
Plusieurs personnalités avaient tenu, également, à apporter leur encouragement aux membres du nouveau conseil municipal que préside M. Roger Marmontel, MM. Jean Leturcq, maire de Lorris; Marius Gessat maire d'Oussoy; Moreau, maire de Montereau; Raymond Tribout maire de Nogent-sur-Vernisson; le chef de bataillon Marcel Meunier, officier honoraire des sapeurs-pompiers, etc.…
L'Amicale des Joyeux Varennois, avec son président Marc Pinon, maire adjoint, prêtait son concours à la manifestation dont l'animation avait été laissée aux fantaisistes « Los Bipos », Christian Vallier et ses deux partenaires.
Deux belles sociétés folkloriques régionales « Alsace Lorraine» et «La Châtaigne» (Auvergne) proposèrent, à tour de rôle, les rondes et les danses de leur province qui furent vivement applaudies par les spectateurs.
Les majorettes du Val de Loire (Saint Denis de l’Hôtel) offrirent pour leur part, de jolis ballets colorés, fruits d’un travail sérieux et appliqué. Avec elles, les petites «Mariannettes» formaient un ensemble d’un effet remarquable.
C’est à la phalange reconstituée du « Réveil de la Chaussée » de Montargis dirigée par M. Allard fils, et qui compte désormais une soixantaine d’éléments, qu’était revenue la mission d'animer musicalement l'après-midi. Les « Batteries Napoléoniennes» furent au nombre des intermèdes exécutés par les tambours de la société et saluées par de vives ovations.En fin d'après-midi, un vin d’honneur était servi aux notabilités présentes par le maire et le conseil municipal de Varennes-Changy.
Précisons que la source « Saint Martin » fut constamment cernée par la foule présente à la fête qui se montra particulièrement heureuse en appréciant sa limpidité, son bon goût et sa fraicheur.
Pour ceux qui ne purent se déplacer
dimanche jusqu’au pied de cette «richesse varennoise», rappelons qu’elle se
situe à proximité de la petite route qui conduit du bourg de cette localité
au Moulinet.
La République du Centre - juin 1972
La fontaine
Saint-Martin,
à Varennes
par
Mme Edwige PÉPIN (Poète Montargois 1894-1984)
Séance du 17 février 1961.
Lieu charmant et sacré pour les habitants de Varennes-en-Gâtinais (Varennes-les-Loges) et pour tous ceux qui fréquentent, qui aiment ce petit pays.
Les visiteurs par la route du Moulinet gagnent La Petite Montagne. Ils s'engagent, à droite un peu cahin-caha dans un chemin d'aisance. Là, de vieilles maisons dorment entre boqueteaux, jardins et champs, et puis après un espace vert — Le placier — dans un creux que signalent de beaux arbres, voici la Saint-Martin.
Au pied d'un beau chêne, la source nait, jaillit entre ses racines. Autrefois, l'eau s'épandait librement, s'offrant à la soif des gens et des bêtes. De tous les temps, des enfants, gardiens d'animaux pacifiques, ont joué là, cherchant des « porte-bois », faisant virer les pierres, ou voguer des riens flottants en petits bateaux, ou bien encore dressant des barrages dans ses ruisselets. De tous les temps aussi, des couples ont aimé son murmurant silence et se sont penchés sur son scintillement.
La Saint-Martin est intarissable.
Elle donne une eau si pure que l'on y vient de très loin puiser pour la
consommation familiale. L'été, avec quel plaisir on la présente aux amis !
Toutes les analyses ont prouvé la valeur de la Saint-Martin préférée à
toutes les eaux minérales du commerce.
Cure de Saint-Martin? Rajeunissement des artères. Cessation de bien des
misères.
La famille Bélamy avait accordé à la commune un droit d'accès à la
Saint-Martin et ce fut un bienfait hautement loué.
Depuis combien de siècles est-elle connue et aimée? Paix et douceur
l'habitent et j'aime à l'imaginer lieu de pèlerinage, de guérison, fontaine
de miracles. Par mesure d'hygiène, on l'a récemment captée, emmurée,
disciplinée. Elle est moins attrayante, mais elle a gardé ses qualités
vivantes. Le beau chêne préside toujours à son cadre verdoyant qu'il
faudrait entretenir.
Les promeneurs y viennent toujours ainsi que les enfants en leurs jeux,
goûter son charme et sa fraicheur, ses ruisselets s'étalent et courent
toujours pour la joie de tous. Quand ce nom de Saint-Martin lui fut-il
attribué? En quels temps anciens?
Le grand saint passa-t-il ici ? S’arrêta-t-il pour s'abreuver et se reposer?
Un souvenir de saint Martin s'est-il fixé à la jolie source?
PUBLICATIONS
La fontaine Saint Martin à Varennes par Edwige Pépin 1961; Bulletin Société Émulation Montargis 3eme série n° 2
Histoire de Varennes par Paul Gache : la République du centre
Fête Champêtre à la source Saint
Martin: la République du Centre
Remerciement à Dominique Pinon pour les recherches effectuées aux archives départementales.
Patrick PINON 06/07/2018