Jean Millet est décédé le 7 avril 2013, dans sa 78e année.
Instituteur à Varennes-Changy de 1960 à 1991, il aura fortement marqué la vie de ce village, son seul et unique poste. Avec son épouse, directrice du groupe scolaire, il appliquait des méthodes en avance pour l’époque, le dessin étant omniprésent dans toutes les matières, y compris le français. Les élèves étaient invités à illustrer les textes étudiés en classe dans de grandes fresques réalisées en groupes : La Gloire de mon père, le Château de ma mère… Aimant à dessiner en toutes occasions, il s’amusait à « croquer » ses élèves dans leurs activités : ceux-ci retrouvaient leurs caricatures le lendemain matin sur le tableau triptyque, ce qui n’était pas toujours pour leur faire plaisir… L’expression écrite occupait aussi une place de choix avec les « textes libres », objets du vote des élèves, les textes choisis étant ensuite reproduits dans le Canard des Loges, composé et imprimé en classe avec une véritable casse d’imprimeur et une petite presse. Le fruit des ventes du journal dans le village servait à alimenter « la coopé » pour l’achat de jeux et le financement des voyages de fin d’année. Tous ceux qui ont fréquenté sa classe se souviendront de cours de biologie pointus pour des CM1-CM2, avec des dessins d’anatomie à main levée, tout comme les cartes de géographie. Ils se souviendront aussi d’Anatole, le squelette qui dormait en bas de l’armoire, au fond de la classe. Souvenir de deux années de médecine avant que Jean Millet ne se tourne vers l’enseignement, Anatole n’était pas sans effrayer quelques élèves, mais aussi Ubu, le boxer qui faisait partie de la vie de l’école. Parfaitement éduqué, il allait d’une classe à l’autre et assistait tranquillement aux récréations. Néron, autre boxer, son successeur à partir de 1982, prenait quant à lui une part active aux cours de musique, accompagnant le maître de chant de ses vocalises. Jean Millet était aussi féru d’histoire tandis que ses dictées s’appuyaient sur des textes de Simenon ou de Jacques Henri Bauchy, auteur des Contes de l’Orléanais. Côté mathématiques, il n’avait pas son pareil pour expliquer les règles par des moyens simples : les plus littéraires de ses élèves doivent encore être capable d’appliquer une règle de trois ! Sur les murs de sa classe, les peintures à l’huile se faisaient plus nombreuses chaque année. Longtemps il pratiqua cette discipline avant de se tourner vers l’aquarelle et le dessin à l’encre, pratique exigeante qui lui valut un prix décerné par l’Académie des Beaux-Arts du Gâtinais.
La carrière de cet instituteur complet, consciencieux et rigoureux, sévère mais juste, a été couronnée par le titre de Chevalier de l’Ordre des palmes académiques, distinction demandée par le dernier inspecteur à lui avoir rendu visite dans sa classe..

Merci à Isabelle TOGNARELLI .

Varennes-Changy
Hommage à Jean Millet

Représentation des rues sur l’eau de Montargis de Jean Milet

Vous pouvez admirer quelques œuvres de M. Jean MILLET en Mairie

Jean Millet