En plus d'un très bon poissonnier, c'est le soleil de la Méditerranée à lui tout seul", disent ses clients.

Lui, il s'appelle Zinedine Hadjab et parcourt l'est du canton de Lorris, à l'instar de nombreuses autres localités, situées sur six départements de la région, à bord de sa camionnette de poissonnier itinérant.

"J'ai commencé en 2000, et ne fais qu'un seul marché, celui de Mareau-aux-Prés, mon village", dit cet homme marié, père de trois enfants, doté d'un vrai sens du commerce.

"Le poisson, c'est à la fois mon métier, celui qui me fait vivre avec ma famille et aussi une passion", explique t-il, tout en continuant de faire l'article et de servir ses clients fidèles du vendredi midi, sur la place, après avoir fait étape à Oussoy et Ouzouer-des-Champs.

Beaucoup de sérieux requis

Mais à propos de passion, notre homme en a une autre, tout aussi vive : l'arbitrage de tennis. D'ailleurs, son responsable d'arbitrage habite Nogent-sur-Vernisson, commente-t-il, gestes à l'appui.

Joueur depuis 1972 - il avait 15 ans à peine - , Zinedine Hadjab avoue que l'arbitrage, "c'est vraiment un truc qui me tient à cœur". Président d'un club de tennis, il a arbitré l'Open d'Orléans cinq ans de suite, et là, il vient de s'absenter deux semaines, pour cause de Roland-Garros.

De manière générale, il fait environ 40 chaises par an. il devait d'ailleurs être vendredi dernier au Tournoi du futur, à Blois, et arbitre beaucoup dans les clubs de la région Centre.

Seulement, Roland-Garros, c'est encore autre chose...

Au mois de mai, il est parti arbitrer là-bas, pour la deuxième année consécutive. En tant que juge de ligne, cette fois, le poissonnier a participé à la semaine des qualifications, "très importante, car les joueurs se bagarrent vraiment pour gagner leur place dans le tableau final", et à la première semaine du tableau final. "C'est un travail difficile, qui demande beaucoup de concentration, de sérieux, il y a un protocole au niveau de.l'arbitrage, il faut le respecter et aller à ce tournoi du Grand Chelem, réellement avec un grand sérieux", dit-il "On a eu des matches durs, mais d'un haut niveau, cela a été un Roland-Garros intéressant", commente celui qui a eu la chance d'arbitrer les matches de Soderling, Jokovitch, Charapova et Arnaud Clément.

Pour cela, la sélection réalisée par les responsables d’arbitrage régionaux était rude, seuls 360 étant retenus sur quelque 5800 au départ. Toutes les nationalités étaient représentées, Zinedine avait un Japonais avec lui, dans une de ses équipes.

Le plus difficile « Il faut se concentrer à 200 %, car des fois, la balle tombe à 3 cm de la ligne, et sur terre battue, il y a la trace : pendant une fraction de seconde, on doit réfléchir avant d'annoncer ».

Son seul regret, c'est celui de ne pas avoir le temps de  jouer davantage : il avoue un "petit classement" de 30-2 !