Incendie du château de Changy
L'an 1847, le 13 février, vers les 10h du soir, nous Maire de la commune de
Changy, sur l’avis qui nous a été donné par le sieur RISSET charretier chez
Monsieur le Marquis de DALMATIE que le feu était au château de Changy.
Nous nous sommes immédiatement transportés sur le lieu du
sinistre. Le feu avait déjà complètement envahi toute la portion ouest du corps
principal du château. Nous avons de suite dépêché des express dans les communes
voisines pour demander des secours.
A 11h déjà on avait pu à l'aide de personnes présentes sauver une grande partie
du mobilier.
A 11h 1/2 les pompiers de Nogent, secondés par les habitants des communes
voisines ont commencé à arrêter les progrès du feu du côté de la ferme. Mais à
ce moment, il n'était plus possible de sauver la toiture. Le vent qui soufflait
de l'ouest avec une grande violence avait propagé le feu sur toute la longueur
du bâtiment.
De 11h 1/2 à aujourd'hui à
midi, les pompiers de Nogent sous la conduite éclairé de leur chef Mr POPELIN,
on fait preuve de très grand courage et du zèle le mieux entendu. Il en est
cependant résulté une perte pour la commune de Nogent ; plusieurs agrès et
notamment un tuyau de pompe ont été détériorés ou brûlés.
Nous appelons vivement l'attention de la
compagnie sur ces faits.
Aujourd'hui 14 février sur l'invitation de Monsieur COUSIN agent de la Compagnie
d'assurances, Mutuelles contre l'incendie, nous nous sommes de nouveau
transportés sur le lieu du sinistre pour en constater l'étendue.
La toiture les combles et le
mobilier qu'ils contenaient sont complètement détruits. Le mécanisme de
l'horloge est en partie brûlé. Le cadran reste seul intact.
Au
premier étage tous les chambranles des cheminées sont démolis ; une partie du
mobilier est sauvée, l'autre est fort avariée. Il manque aux fenêtres un grand
nombre de persienne et 2 croisées. Toutes les cloisons sont plus ou moins
démolies. Les portes d'intérieur et leurs chambranles sont pour la plupart bien
conservés.
Au rez-de-chaussée toutes les
cheminées sont démontées et plusieurs perdues, une glace de salon est brisée, la
majeure partie des portes d'intérieur sont arrachées
De
concert avec plusieurs personnes accourues pour nous secourir et notamment Mr le
Maire de Nogent, nous avons évalué la perte totale à environ 4000 francs :
Il
résulte de nos recherches que la malveillance est complètement étrangère à cet
accident et qu'il ne peut être attribué qu’à un dérangement imprévisible des
conduits du calorifère.
Cette
malheureuse circonstance nous engage à renouveler à la Compagnie, la demande que
nous avons eu l'honneur de lui faire l'année dernière conjointement avec Mr le
Maire de Varennes, d'une pompe pour les deux communes, le triste événement dont
je viens de rendre compte, n’en prouve que trop l'urgence
Fait à Changy le 14 février 1847
signé : ADERER
***
Une pompe sera accordée en décembre 1847, et en janvier 1848 la première
compagnie de pompiers verra le jour constituée de 33 Varennois et 9 Changyssois.
1848, La Première
Compagnie de pompiers voyait le jour ...
Tout commença par un incendie de trop... le 13 février
1847 vers 10 heures du soir, le feu était au château de Changy. Toute la nuit et
la matinée du 14 février seront nécessaires aux habitants des communes voisines
pour le vaincre.
M.
Nicolas Julien Désiré DESFORGES, maire de Varennes, et M. Michel ADÉRER, maire de
Changy, régisseur chez le Duc de Dalmatie renouvelèrent à la compagnie
d'assurance la demande d'une pompe.
Le 18 juillet 1847, M. HANNET, directeur de la compagnie
mutuelle d'assurance contre l'incendie pour le département du Loiret informe les
mairies de Varennes et de Changy que le conseil général lui a accordé la pompe
et ses agrès : « Les conseils doivent prendre l'engagement de faire établir
un local spécial et convenable pour remiser la pompe et ses agrès et pouvoir à
leurs frais à l'entretien pour que le tout soit constamment en bon état de
service ...et organiser
une compagnie de pompiers pour en assurer la
manœuvre... au moins une fois par mois » (registre Conseil Municipal de Changy).
Le 6 janvier 1848 le maire de Varennes et son conseil
érigé en conseil de recensement déclare admettre pour pompiers de la commune de
Varennes 33 Varennois, tous propriétaires, cultivateurs et ouvriers demeurant au
bourg (cf. Echo des Loges n°2 Année 1984).
Le 20 juillet de la même année le Conseil est d'avis qu'il
soit acquis aux frais de la commune 23 casques pour être distribués au fur et à
mesure, que chaque pompier sera habillé à ses frais, considérant en outre que
plusieurs gardes nationaux se trouvent dans l'impossibilité de pouvoir
s'habiller à leurs frais, il sera acheté 20 ou 25 blouses-tuniques avec
plusieurs képis, épaulettes, etc...
A Changy, ce sera le 9 janvier 1848 que le maire acceptera
pour faire partie de la subdivision des sapeurs-pompiers 9 Changyssois :
Blaise GARNIER, cultivateur, 25 ans
François RAGU, cultivateur,25 ans
Pierre MORISSEAU, fermier, 31 ans
Jacques QUETIN, cultivateur ,32 ans
Jacques NAISSOU, garde, 43 ans
Désiré RATISSEAU, jardinier, 26 ans
Louis DELAVEAU, jardinier, 33 ans
André LAGRANGE, chaufournier, 40 ans
Jean-Baptiste CHERON, 30 ans.
L'effectif global est donc de 42 pompiers, souvent issus de la garde
nationale locale, à laquelle ils se situeront progressivement...
En août 1848, le nouveau maire de Varennes M.
Marie Charles Ludovic LEFEBVRE et le maire de Changy
Michel ADÉRER font voter les fonds nécessaires à l'achat d'un chariot pour
transporter la pompe à bras.
Août 1852 ; le Conseil de Varennes fixe l'effectif de la
subdivision de la compagnie à 30 hommes, et, « considérant que le crédit
porté au budget l'année 1852 pour l'entretien des armes peut être insuffisant à
cause du mauvais état dans lequel se trouvent la plupart des fusils que
l'administration vient de livrer pour l'armement des pompiers » vote la
somme de 250 francs.
Avec le temps, la dure vie de l'époque, le passage de la
guerre de 1870, la compagnie de pompiers
s'était essoufflée...
1871. Incendie de l’église de Varennes, le Chœur et les
bâtiments de la sacristie dévastés.
1897. Un ½ siècle après sa première création, le maire
expose qu'à la suite des incendies survenus dans la commune et ses environs,
plusieurs personnes lui ont demandé de former une subdivision de compagnie de
pompiers.
Il donne au conseil quelques renseignements sur cette
création et les dépenses qu'elle entraînera. Le conseil a ouï l'exposé du maire
et après en avoir délibéré, vote le principe de la formation de la subdivision de
pompiers, et s'engage à remettre à chaque pompier le montant de ses prestations
à titre de rémunération.
Echo des Loges - N°34
Année 2017
Patrick PINON 07/08/2021